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Il y a 150 ans, on s’interrogeait déjà sur les origines de la galette des Rois

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Les origines de la galette des Rois

La célébration de l’Épiphanie a traversé les siècles, perdant peu à peu son caractère religieux.

Le 7 janvier 1867, le journaliste Paul Fontoulieu expliquait aux lecteurs du Figaro les origines de l’Épiphanie. Nous vous proposons un petit voyage dans le temps.

D’où vient la tradition de la galette des Rois en France ? C’est la question qui revient tous les ans au moment de découper le précieux gâteau feuilleté. À l’heure de déguster votre galette maison ou votre galette de pâtissier en famille, vous allez pouvoir briller en racontant la véritable histoire de cette tradition.

Une célébration des Rois mages

Le Figaro, édition du lundi 7 Janvier 1867

Le Figaro, édition du lundi 7 janvier 1867.

Petite leçon d’histoire avec le journaliste Paul Fontoulieu, chroniqueur au Figaro en 1867. Dans un très long papier consacré au sujet, on apprend que l’Épiphanie, anciennement « Fête des Rois », est en fait une célébration des Rois mages. «L'Épiphanie, ou manifestation de Dieu aux Gentils, fut instituée pour perpétuer le souvenir du triomphe de la foi chrétienne sur la loi de Moïse. On l'appelle aussi la Fête des Rois, parce qu'on suppose que les personnages qui, les premiers, furent adorer Jésus possédaient cette qualité. L'Evangile cependant leur donne le titre de Mages, mais l'opinion qui les a faits rois est fondée sur ce verset du psaume 71 "Les rois de Tursis et des îles offrirent des présents ; les rois d'Arabie et de Saba présentèrent des offrandes." Il semblerait résulter de ce passage que les Mages ou rois étaient au nombre de quatre mais une croyance qui date de Saint-Léon les réduisit à trois, et Bède, un écrivain religieux du dix-septième siècle, fit le premier connaître leurs noms ils s'appelaient Balthazar, Melchior et Gaspard. Ce nombre et ces noms ont été universellement adoptés, et constituent aujourd'hui la vérité historique. » Mais pourquoi fêter les Rois mages le premier week-end de janvier alors qu’on les associe à Noël ? « Pendant les trois premiers siècles de l'Eglise, la fête des Rois fut célébrée en même temps que celle de la Noël ; mais au quatrième siècle, on reconnut qu'il y avait dans la réunion de ces deux solennités une Sorte d'anachronisme puisque les rois, venus de loin, n'avaient pu adorer le Christ que quelques jours après sa naissance, et sous le pontificat de Jules Ier, les deux fêtes furent séparées », explique le journaliste.

Pourquoi une galette (ou une brioche) ?

La célébration de l’Épiphanie a traversé les siècles, perdant peu à peu son caractère religieux. On apprend dans l’article de 1867 que les rois François Ier et Louis XIV organisaient d’impressionnants banquets pour l’occasion. « La célébration du jour des Rois ne tarda pas à engendrer des abus ; les divertissements devinrent si excessifs, les banquets-si pompeux, que de toutes parts s'élevèrent des plaintes contre ces plaisirs poussés à l'excès », apprend-on. Et si déjà, à l’époque, on choisissait un roi dans l’assemblée, nul ne sait en revanche comment on en est arrivés aux gâteaux. Gâteau des Rois brioché en Provence, pogne dans le Dauphiné ou galette en Île-de-France, à chaque région sa spécialité. Un point commun néanmoins : la fève. Elle remonte au temps des Romains et était utilisée pour les scrutins au moment des saturnales en janvier, pour élire le roi du festin.

Le plus âgé sera le président, le plus jeune montera sur la table

Gravure galette de Rois

La tradition de la galette des Rois, représentée dans une gravure datant de 1890.

Dans l’article, on découvre que les coutumes ont bien évolué depuis 150 ans. Le plus jeune sous la table ? Pas tout à fait. «Au commencement du souper, on nomme un président qui est presque toujours la personne la plus âgée et la plus respectée parmi les convives. Avant d'entamer le gâteau traditionnel, un enfant, le plus jeune garçon de la famille, monte sur la table. Puis, le président coupe une première tranche du gâteau et demande à l'enfant pour qui ce morceau ? L'enfant répond pour le bon Dieu. Cette part en effet est mise de côté pour être donnée au premier pauvre qui viendra la demander. D'habitude, il ne se fait pas attendre, car presque toujours ils sont trois ou quatre au dehors, hommes et femmes, épiant à travers les fentes de la porte, et attendant l'occasion d'exprimer leur demande. […] L'enfant apporte alors aux pauvres la tranche de gâteau réservée, en disant "Voilà la part à Dieu". Ou peut-on trouver un usage plus simple et plus touchant ? ».
Une tradition désuète tout à fait poétique qu’il serait peut-être bon de remettre aux goûts du jour.

Dix recettes de galettes des Rois à réaliser à la maison

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